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Claire Gastaud, « Les peintures de LiFang », 2011

Les Peintures de LiFang

 

La première fois que j'ai rencontré Li Fang, j'ai été avant tout frappée par sa réappropriation très personnelle de la peinture à l'huile, à la fois forte et fragile, avec des à-plats marqués, geste sûr, sans atermoiement, et un étirement de la matière jusqu'à un voile infime de couleur d'où la lumière semble irradier. Grâce à cette technique, Li Fang crée des toiles figuratives à l'impact visuel abstrait.


On est subjugué par le prisme des formes autant que par le sujet traité. Bien sûr, j'ai été aussi attirée par son travail quasi sociologique, son regard sur les métropoles contemporaines et leurs instantanés anonymes et banals. Sans doute, son regard, en tant que non occidentale, filtre-t-il différemment notre quotidien et sa part d'étrangeté nous révèle ainsi d'autres angles de notre réalité. Et, en même temps, il y a dans les postures de ses « passants » une vérité physique et universelle sur nos corps d'homo sapiens urbain. A travers ses différentes séries, Li Fang saisit les paradoxes de notre époque qui passe de la fébrilité passagère au désœuvrement, de la foule à l'intimité, du mouvement au repos. Au fil de ses voyages, elle brasse des atmosphères multiples de Londres, Pékin, Venise ou Shanghai mais s'abstrait du décor pour se concentrer sur les silhouettes, les attitudes, les rencontres-juxtapositions. Progressivement, son œuvre évolue et investit de nouveaux espaces : l'oisiveté, l'intimité, l'introspection, la rencontre. Avec la même vitalité et inquiétude comme si le bonheur n'était qu'éphémère.

 

Claire Gastaud

Galeriste

Le Septembre 2011 Paris