Les peintures à l'huile de Lifang sont un hommage au flou et à la photographie numérique © Radio France
L'artiste chinoise Lifang est devenue peintre en arrivant à Paris un 29 août 2001. C'est ici qu'elle a trouvé la liberté qu'elle ne parvenait pas à prendre lorsqu'elle était encore en Chine. Ses peintures à l'huile sont un hommage au flou et à la photographie numérique. Pour venir à Paris, Lifang était prête à enfreindre la loi chinoise en abandonnant son poste de professeur aux Beaux Arts. Professeur à l'université, le seul moyen pour obtenir un visa pour aller en France : mentir et se faire passer auprès de l'ambassade de France pour une étudiante. D'ailleurs elle s'inscrit à des cours du soir pour apprendre le français.
Lifang commence à dessiner dès l'âge de 10 ans. Longtemps, elle doit garder cette passion secrète. Elle dessine pour ses camarades de classe. Lifang met d'abord sa vocation de côté pour suivre la carrière que ses parents lui conseillent de prendre. Pour avoir le droit de passer le concours des Beaux Arts, abandonner son poste d'institutrice et devenir professeur, Lifang a du résister à l'opposition de sa famille et de son milieu qui n'imaginait pas qu'elle puisse réussir.
Dans l'une de ses dernières œuvres, Lifang représente le célèbre artiste chinois Ai Wei Wei nu, entouré de femmes nues, en hommage à la campagne de soutien qui avait été lancée sur internet. Représenter la nudité, c'est résister à la censure.
En 2012, après presque 10 ans d'absence, Lifang, la professeur qui avait abandonné son poste et quitté clandestinement son pays, revient en Chine avec les honneurs, invitée par la ville de Nankin qui lui a rendu hommage.
Retrouvez les œuvres de Lifang au Grand Palais jusqu'à demain, et aussi à la galerie Red Zone à Genève et à la Victoria's Gallery à Paris.